L'envol industriel sur Francazal
économie
Atlantic Air Industries s'installera en septembre dans deux hangars de l'ancienne base./Photo DDM archives, M.L.
Après plus de six mois d'études et de tractations, l'entreprise Atlantic Air Industries est la première à s'installer sur l'ancienne base de Francazal. Son président explique.
Basée en Bretagne, la société de maintenance aéronautique, support technique et logistique Atlantic Air Industries a signé mercredi l'autorisation d'occupation temporaire de deux des cinq hangars de l'ancienne base militaire de Francazal (notre édition d'hier). Son patron, Didier Bernardeau, explique son projet.
Pourquoi vous délocaliser, de Bretagene en région toulousaine ?
Nous sommes éclatés sur deux sites, à Nantes et à Saint-Brieuc, dans des hangars inadaptés. La conjoncture est tendue, nos marges sont plus faibles qu'avant, la dispersion génère des surcoûts. Nous voulons consolider l'entreprise dans un même lieu. Je suis à un seuil critique, suis obligé de développer, de doubler ma PME, pour dégager des capacités d'auto-financement.
Que pensez-vous de Francazal ?
C'est un endroit excellent pour toute activité aéronautique, une piste, des locaux adaptés : une solution miraculeuse. Nous aurons tous les métiers de l'aérien sur place, on peut y imaginer tous les développements, alors que je n'avais pas de solutions en Bretagne, et pas à Blagnac. Il y a un beau projet global d'aviation civile, donner des services communs à nos clients. Car d'autres entreprises partenaires vont venir avec moi.
Quels sont vos objectifs de développement ?
Nous sommes 79 actuellement. En fonction du nombre de salariés qui vont déménager, on fera un plan d'embauches immédiat, pour reconstituer le potentiel de l'entreprise. Notre objectif est d'employer 150 personnes en 2014. Nous recruterons des ingénieurs, des techniciens et surtout des mécaniciens avions.
Quand comptez-vous vous installer ?
Je vais fermer Saint-Brieuc d'ici l'automne, pour diminuer les charges. Je ne peux pas payer trois sites. Et on va s'installer à Francazal dès septembre. On fermera Nantes d'ici un an, le temps de se développer à Toulouse. Je négocie avec les salariés, un par un. Aucun n'a remis en cause le plan de développement. Ils ont envie de venir, mais il y a aussi les conjoints, leur travail, leur famille. Ceux qui viendront commenceront vite, avec des mesures d'accompagnement, dans les règles. Ceux qui refuseront feront l'objet d'un plan social.
Que comptez-vous dire aux salariés réticents ?
Le changement de vie est forcément difficile, mais ils savent que la vie est agréable dans le Sud, à Toulouse en particulier, que la ville est proche de tout, et que la région est dynamique en matière d'emploi.
En coulisses
Trente-six entreprises ont répondu à l'appel à manifestation d'intérêt (AMI) lancé sur Francazal par l'État, la CCI, Mdi-Pyrénées Expansion, Aerospace Valley et le conseil régional. Huit entreprises ont déposé un dossier, cinq dossiers sont à l'étude, trois entreprises ont été reçues.
1995: issue de l'Aerospatiale, Nantes Aéro est privatisée. Didier Bernardeau rachète l'entreprise en 2002, lui fait changer de nom. Ses clients sont : Airbus, ATR, Embraer, EADS, Cessna et Hawker Beechraft.
- Chiffre d'affaires : 11,7 millions d'€ en 2010 (7,6M€ en 2007).
- Salariés : 50 % d'augmentation depuis 2004.
- Objectif : 150 personnes en 2014.