Histoire de Francazal

Sur 12 hectares du site était implanté depuis 1869 l’orphelinat de FRANCAZAL, tout prêt de ST-SIMON.


Le Général BARES, disparu en 1954, a joué un rôle important dans la découverte du terrain de TOULOUSE-FRANCAZAL. Cela se passait en 1912. Le Capitaine BARES commandait alors les centres d’aviation de BUC, VILLACOUBLAY et SAINT-CYR. Durant les mois d’hivers, les vols au départ de ces terrains étaient difficiles et irréguliers en raison du mauvais temps. Il fallait trouver un autre terrain. Il songea à prospecter dans la région de TOULOUSE son pays natal. C’est dans cette pensée qu’il se rendit à TOULOUSE où il invita son neveu, Louis CASTEX, à l’accompagner pour rechercher le terrain qui pourrait recevoir une école d’aviation. Tous deux partirent à bicyclette et c’est ainsi qu’ils parviennent au plateau de FRANCAZAL. Le lieu était séduisant. Ils arpentèrent les champs labourés et après avoir constaté combien la surface du plateau était plane, ils considérèrent qu’on ne pourrait pas mieux trouver pour établir une école de pilotage.
Le Capitaine BARES s’adressa par l’intermédiaire de l’autorité militaire à la mairie de TOULOUSE pour obtenir l’installation projetée. La municipalité de l’époque opposa un refus catégorique au projet. Les choses évoluèrent par la suite. Mais c’est le Capitaine BARES qui "découvrit" FRANCAZAL. Plus tard après MONTAUDRAN, ce site allait devenir le grand terrain toulousain de l’aviation civile et militaire.


Toutefois, il y a lieu de faire un petit retour en arrière.

 

Le 23 novembre 1911, l’aviateur MORIN arrive à Toulouse et avec son mécanicien MALGRAS. Ils se mettent en route pour trouver un terrain et firent le choix sur « FRANC-CAZALAS » (orthographe utilisée parfois à cette époque). Le 25 novembre 1911, MORIN s’éleva deux fois et il décida d’élever ses ailes au dessus de la campagne : il aperçut sur la ligne de BAYONNE un train qui arrivait. Il entreprit sa poursuite,  dépassant aisément le convoi. " MORIN n’avait-il pas été le premier aviateur arrivé dans notre ville ? En s’envolant de FRANCAZAL n’avait-il pas inauguré en quelque sorte ce futur terrain d’aviation ?"

Effectivement, les choses évoluèrent. Situé entre les agglomérations de St SIMON, PORTET-SURGARONNE et de CUGNAUX, le terrain de FRANCAZAL remonte à 1919, année où un certain ERNOUL y installe sur une petite parcelle de terrain en bordure du chemin départemental N°15 (côté PORTETSUR- GARONNE) deux hangars légers de type « BESSONEAU » pour abriter de petits avions destinés à une publicité aérienne : lancement de prospectus au dessus de Toulouse.


Durant les années 20, le terrain d’atterrissage s‘aménage. Faisant suite à une décision du "sous-secrétaire d’Etat" à l’aéronautique et des transports aériens du 02 novembre 1920, à un arrêté du préfet de la Haute Garonne en date du 30 mars 1921, il est prescrit une enquête d’utilité publique en vue de l’expropriation d’un terrain de 22 hectares destiné à l’établissement d’une "halte aérienne". Le 24 juin 1921, le service de la Navigation Aérienne demande que le terrain en question soit « atterrissable » et il indique au service des ponts et chaussées de la Haute-Garonne les travaux à exécuter. Un Commandant de "halte aérienne" est nommé. L’inauguration du terrain de FRANCAZAL a lieu en avril 1923 par le sous-secrétaire d’état de l’air, Monsieur Laurent EYNAC. Cet aéroport dépend du service de l’aéronautique marchande, c’est la raison pour laquelle la chambre de commerce subventionne sa création.


En 1924, les essais en vol de la société DEWOITINE s’y installent. Le terrain d’atterrissage s’aménage (600x300m). Il est édifié trois hangars désignés : HM 10 (20x10x10m), HM 12 (34x30x8,5m) et HM 13 (30x20x4,5m) et des ateliers et bâtiments pour les divers services. Un phare aérien à éclipse avec un dispositif pour l’arrivée de nuit est mis en place.
En 1927, il est question d’y installer un régiment d’aviation. Le 25 juin 1928, le ministre de la guerre, Monsieur Paul
PAINLEVE, notifie par lettre aux autorités parlementaires sa décision qu’un régiment d’aviation comprenant six escadrilles de chasse serait installé à TOULOUSE et que l’achat des terrains proposés par la ville de TOULOUSE pouvait être lancé. Le 7 mai 1929, la ville de TOULOUSE fait l’acquisition d’un lot de terrains de 12 hectares appartenant aux hospices civiles et de 27 hectares d’une parcelle dite "de l’église de SAINT SIMON". Par sa lettre du 07 mai 1930, le Ministre de la Guerre transmet une ampliation d’un décret en date du 25 janvier 1930. Elle déclare d’utilité publique avec prise de possession d’urgence l’acquisition de diverses parcelles sur les terrains de TOULOUSE, PORTET-SURGARONNE et CUGNAUX en vue de réaliser l’installation d’un terrain d’aviation militaire. Par lettre du Département de l’air du 30 décembre 1930, la ville de TOULOUSE est désignée pour recevoir un régiment d’aviation à six Escadrilles. Une somme de deux millions de francs est versée pour faciliter cette installation L’autorisation des travaux de l’aérodrome est donnée le 03 janvier 1931. Les établissements LATECOERE qui avaient édifié des hangars sont expropriés au nom de l’Etat-Français. Parallèlement au développement de l’aviation civile sur le terrain de FRANCAZAL, l’autorité militaire a estimé tout le parti qu’elle pourrait tirer d’un terrain parfaitement situé et dont la vaste étendue (libre côté d’ouest en est) permettrait, dans le sens des vents dominants, tous les mouvements d’avions dans les meilleures conditions.


Dès le début de l’année 1932, le Ministre de la Défense Nationale "AIR" prescrit l’étude d’un plan de masse pour l’installation d’une Escadre de bombardement gros-porteurs. Le Ministre du Commerce autorise la Chambre de Commerce de TOULOUSE à débloquer un million de francs pour les travaux à accomplir, à la condition que le terrain ait un caractère mixte et que l’aéroport commercial soit géré par elle. Le 13 septembre 1933, une convention intervient dans ce sens et l’aménagement nécessaire commence. Le terrain prend un caractère mixte (civil et militaire).
La promesse de donner à TOULOUSE un régiment d’aviation n’est confirmée par le Ministre qu’en 1933 (l’installation ne s’achève qu’en 1937). Sans attendre la fin de l’opération, l’armée envoie dès 1933 des éléments de base militaire à CUGNAUX, commune voisine et à l’ouest de FRANCAZAL. Les deux terrains contigus se fondent rapidement en un seul. La surface de l’aérodrome passe ainsi de 40 à 162 hectares.

 

Par lettre du 20 novembre 1933, le Ministre de l’Air fait état qu’il a été saisi d’une demande de la compagnie AIR FRANCE pour transférer ses services d’exploitation de la ligne TOULOUSEMAROC- AMERIQUE DU SUD sur l’aéroport de TOULOUSEFRANCAZAL et qu’il décide de mettre en place les moyens et qu’en conséquence il est amené à rectifier le plan de masse de l’aéroport : - implanter un autre hangar et aménager de nouveaux locaux. Une lettre du 08 mars 1934 confirme que le maire de TOULOUSE a l’intention de réaliser ce projet. L’aire d’atterrissage gazonnée est de 600X600 mètres. 

 

La ligne FRANCE-AMERIQUE DU SUD en provenance de MONTAUDRAN s’installe donc à FRANCAZAL, cela jusqu’au 07 décembre 1936. Elle y reçoit les personnes les plus prestigieuses de cette époque héroïque : DOR, DORE, DEWOITINE, DAURAT, MERMOZ, etc….. Ce dernier décollait de FRANCAZAL pour la dernière fois le 06 décembre 1936 avant de disparaître en mer le 07 décembre 1936:
Toulouse – Caserne Francazal - Kiosque de Commandement- Hangar de ravitaillement
- le 05 décembre 1936 : vol en passager, cela du BOURGET à TOULOUSE FRANCAZAL en WIBAULT,
- le 06 décembre 1936 : TOULOUSE FRANCAZAL – ORAN – CASA puis CASA – DAKAR en DEWOITINE 333 à titre
passager,
- le 07 décembre 1936 : dernier vol du LATE 301 « CROIX DU SUD » en liaison DAKAR – NATAL au BRESIL et disparition de l’équipage : MERMOZ, PICHODOU, EZAN, LA VIDALIE et CRUVEILHER à 10 heures 47 minutes.
C’est en 1934 que la Base aérienne 101 naît officiellement en même temps que l’Armée de l’Air.
Le 26 mai 1935 a été livré en zone sud (côté CUGNAUX) :


- Le bâtiment passager,
- La douane,
- Le bâtiment de police.


Au mois de juillet 1935 est inauguré l’aérodrome de FRANCAZAL.

 

Le casernement se termine, la Base aérienne 101 commence à prendre forme. Le premier groupe de la 11ème Escadre équipé de LEO 20 s’y installe et prend le nom de 1/23. En 1937, la 23ème Escadre de bombardement est entièrement regroupée à FRANCAZAL. Les avions BLOCH 200 sont progressivement remplacés par les BLOCH 210.

 

Les ateliers de construction des avions DEWOITINE mettent au point des avions de chasse qui s’illustreront pendant la seconde guerre mondiale : le D500 et surtout le D520.


L’extension de l’aéroport civil de FRANCAZAL s’avère impossible, l’aviation militaire prenant une importance  grandissante. L’aviation civile alors cherche un nouveau site : le Ministre choisit BLAGNAC.


La construction de la Base aérienne 101 dans sa  trame principale a été achevée en 1937, bien que certains bâtiments ou installations ne l’aient été qu’en 1939. En 1938 deux groupes s’installent sur la Base aérienne 101 :

- le groupe aérien d’observation N°517, équipé du POTEZ 39,

- le groupe d’observation et de reconnaissance doté d’Autogires "LA CIERVA".

 

Après la débâcle et l’occupation de la zone sud, la base aérienne 101 a été occupée par les troupes allemandes qui signifièrent au propriétaire "un congé immédiat" en novembre 1942, cela jusqu’au 20 août 1944, occupation qui aura duré 21 mois. Leur départ avait été précédé par un bombardement massif opéré le 25 juin et le 12 août 1944 par les forteresses volantes américaines qui a laissé de cruelles traces dans l’infrastructure de la base.

 

Les travaux de remises en état sont réalisés. En 1946, la Base aérienne 101 se transforme en une grande base de transport. Elle reçoit le Centre d’Instruction des Equipages de Transport (CIET 00.340) en provenance de Valence dans la Drôme, alors équipé de JUNKERS. Ces appareils sont remplacés par des C47 (DAKOTA) et des D18S (BEECHCRAFT) à la fin des années 1950. Dès 1954, l’arrivée des premiers NORD 2501 donne à la Base aérienne 101 son visage actuel.


NOTA : Le 09 août 1954, le Colonel CHABOUREAU, alors Commandant la base, posait le premier avion DC3 sur la nouvelle piste d’atterrissage : 1 800 m de longueur sur 45 m de largeur pouvant supporter des avions de 60 tonnes (20 tonnes par roue). Les travaux d’infrastructures seront périodiquement réalisés pour arriver à ce qu’est la Base aérienne 101 ce jour. En 1962, deux nouvelles unités aériennes viennent s’ajouter au CIET 00.340 :


- l’Escadron Aérien de Recherche et de Sauvetage (EARS 99) doté d’avions CONTELLATION, il sera dissout en 1970.
- L’Escadrille Régionale d’Appui Léger Aérien (ERALA 39) qui a pour but d’entraîner les pilotes de réserve sur T28, elle sera dissoute en 1964.


En juillet 1965, le Groupement Ecole 316, créé à partir de la section navigation de l’école d’AVORD, s’installe à TOULOUSE. Il a pour mission de former tous les navigateurs nécessaires à l’Armée de l’Air et également les élèves navigateurs provenant des pays Francophones d’Afrique. Il sera mis en sommeil en 2000 et dissout le 30 juin 2001.
S’implantent sur le site de la Base aérienne 101 en Zone Nord :

 

En 1957 la Section Aérienne de Gendarmerie (SAG).
En 1965 une unité de l’armée de terre : la Base Opérationnelle Mobile Aéroportée (BOMAP), qui a donné place le 1er juillet 1999 au 1er Régiment du Train Parachutiste (1er RTP),
Le 20 janvier 1984, la Brigade de Surveillance Aérienne des Douanes, cela jusqu’à fin 2003.
En juillet 1978, arrive de la BA 112 de REIMS l'Escadron de Transport "VERCORS"


La 63ème Escadre de Transport naît, composée de l’escadron d’instruction 1/63 conservant les compétences du CIET 00.340 et de l’escadron de transport (ET) 2/63 "VERCORS". Le C.I.E.T.00.340 reprendra sa propre identité suite au retrait des NORD 2501 et de la dissolution du "VERCORS", le 1er octobre 1986.


Le CIET 00.340 s’adapte en septembre 2005 à la nouvelle structure de l’Armée de l’Air (projet AIR 2010). Il prépare l’arrivée des nouveaux vecteurs (A340, A400M) tout en pilotant la déflation des C160, et participe à la construction de l’Europe de la Défense.


A l’été 2006, le CIET 00.340 poursuit son évolution :
- en juillet 2006, la Division des Opérations Spéciales (DOS) est retournée à l’ET 03.601 POITOU à ORLEANS
- le 04 juillet 2007, l’Escadrille d’Instruction des Equipages (EIE) a rejoint la Base aérienne 105 d’EVREUX,
- fin juillet 2007, les Services Techniques du CIET 00.340 ont été définitivement dissout, l’Armée de l’Air perdant ainsi la
compétence d’assistance technique des C160 sur la Base aérienne 101 et dans la région.
Il remontera sur la Base aérienne 123 d’ORLÉANS en 2008 pour préparer notamment l’arrivée de l’A400M.
En 1985, après la fermeture de la Base aérienne 725 de CHAMBERY, le Centre d’Instruction des Equipages d’Hélicoptères (CIEH) 00.341 fait mouvement sur FRANCAZAL, confirmant ainsi la vocation « école » de la Base aérienne 101. Il a rejoint la Base aérienne 128 de METZ le 31 juillet 2006.


En 1983, la Base aérienne 101 prend le nom de « Général Lionel de MARMIER ».

 

Depuis 1986, il existe une importante unité technique qui a nécessité une infrastructure évolutive conséquente et adaptée à la mission qui lui est assignée depuis par le commandement : l’Escadron de Soutien Technique Spécialisé (ESTS) 2E340. Elle avait depuis l’origine comme dénomination et compétences :


- en 1946 : Groupe d’Entretien Périodique (GEP) au niveau des avions D18S BEECHCRAFT, JU 52 JUNKER, NC 701
MARTINET et des C47 DAKOTA,
- en 1964 : Devient Groupe d’Entretien et de Réparation des Matériels Spécialisées (GERMaS) 15.340, chargé de la
maintenance 2ème échelon des NORD 2501 du CIET 00.340,
- en 1973 : cette unité devient GERMaS unique des NORD 2501 après la dissolution du GERMaS 15.061 de REIMS et la prise en compte par le GERMaS 15.061 d’Orléans de la Flotte C160 TRANSALL (qui avait débuté dès 1969),
- juin 1981 : début de la prise en compte de la Flotte DHC 6 TWIN.OTTER,
- septembre 1982 : prise en compte de la Flotte NORD 262 FREGATE.7
- en 1985 : devient GERMaS Mixte suite à la prise en compte à la maintenance hélicoptères précédemment réalisée sur la Base aérienne 725 CHAMBERY,
- en 1993 : suite à la restructuration de l’Armée de l’Air, cette unité prend la dénomination d’ESTS 2E340 et a pour charge la maintenance de Niveau Technique d’Intervention 2 (NTI 2) de la Flotte complète de l’Armée de l’Air :


- NORD 262 FREGATE 7 (jusqu’en juillet 2004),
- Des FENNEC AS 555 AN (ainsi que ceux de l’Armée de Terre,
- Des ECUREUIL AS 355F1,
- Des PUMA SA 330.


La Station hertzienne de LE GRES est automatisée en l’an 2000 et la Station Radar de NARBONNE est rattachée le 1er janvier 2001 à la Base aérienne 101 de TOULOUSE et prend la désignation de station radar 90.101.

Le Bureau Air Information (BAI) de PERPIGNAN est lui aussi rattaché à la Base aérienne 101 le 1er janvier 2001.
Depuis le 23 janvier 2003 est implanté sur la base aérienne 101(HM2) le Centre d’Aviation Météorologique (CAM) du Centre National de Recherche Météorologique de Météo-France (CNRM).

Arrivée après l’été 2007 de la cellule de calibration de l’escadron de transport d’Entraînement et de Calibration (ETEC) 00.065 en provenance de la Base aérienne 107 de VILLACOUBLAY.


La base aérienne 101 « Général Lionel de MARMIER » aujourd’hui couvre un territoire de 292 hectares sur les communes de TOULOUSE, CUGNAUX et PORTET-SUR-GARONNE à une altitude de 163 mètres :


- Surface bâtie totale : 104 458 m²
- Surface bâtie, hangars aéronautiques : 30 000 m²
- Surface parking aéronautique : 201 200 m²
- Dimensions de la piste : Longueur : 1800 m Largeur : 45 m Ayant une force portante compatible avec les avions lourds.
- Classement O.A.C.I.= 6
- Domaniabilité: Domaine public
- Propriétaire: Armée de l’Air

 

Le 1er Septembre 2009, le commandant de la Base aérienne procède à la dissolution de la BA101 lors de la cérémonie présidée par le Gal Major Général de la 'Armée de l'air. A compter de cette date, la BA101 est transformée pour une année en Détachement air 101.

 

Le 31 août 2010 le dernier colonel commandant de ce site historique ferme les portes de Francazal...

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